Faits saillants sur l'asthme : Données tirées de l'Enquête sur les personnes ayant une maladie chronique au Canada de 2011

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Faits saillants sur l'asthme : Données tirées de l'Enquête sur les personnes ayant une maladie chronique au Canada de 2011 (Document PDF - 456 ko - 6 pages)

L'asthme est une maladie chronique caractérisée par une toux, de l'essoufflement, une oppression thoracique et une respiration sifflante. Les symptômes et les crises d'asthme sont généralement déclenchés par l'exercice ou l'exposition à des allergènes, des irritants, ou à des infections respiratoires viralesNote de bas de page 1. Les facteurs de risque de l'asthme sont les suivants : antécédents familiaux d'allergies; forte exposition aux pneumallergènes (animaux de compagnie, acariens détriticoles, coquerelles, moisissures); infections respiratoires fréquentes dans les premières années de vie; exposition à des irritants en suspension dans l'air (comme la fumée du tabac, les produits chimiques et la pollution atmosphérique); insuffisance de poids à la naissance et syndrome de détresse respiratoire (SDR)Note de bas de page 2.

En 2009-2010, plus de 2,4 millions (8,4 %) des Canadiens de 12 ans et plus étaient atteints d'asthme (9,8 % des femmes et 7,0 % des hommes). Bien qu'il existe de nombreuses de méthodes efficaces pour traiter l'asthme, comme la prise en charge clinique, les médicaments et l'auto-administration de soins, la façon de maîtriser cette affection de manière optimale demeure difficile à cerner pour la majorité des Canadiens qui en souffrent.

En 2011, l'Agence de la santé publique du Canada (l'Agence) a mis au point l'Enquête sur les personnes ayant une maladie chronique au Canada (EPMCC), qui fournit des renseignements à jour sur les répercussions de l'asthme sur les Canadiens. Cette enquête, menée par Statistique Canada, portait sur un échantillon représentatif à l'échelle nationale comptant environ 2 500 Canadiens de 12 ans et plus qui ont déclaré avoir reçu un diagnostic d'asthme. Les personnes atteintes à la fois de la maladie pulmonaire obstructive chronique et d'asthme ont été exclues.

De quelle manière l'asthme touche-t-il les Canadiens?

Pour les besoins de la présente fiche de renseignements, nous avons porté notre attention sur le sous-ensemble de personnes souffrant d'asthme « actif », y compris celles qui ont présenté des symptômes d'asthme ou qui ont pris des médicaments contre l'asthme au cours des 12 derniers mois. En 2009-2010, plus de 1,8 million de Canadiens souffraient d'asthme actif.

De ce nombre, seulement une personne sur trois (34,4 %) maîtrisait bien son asthme.

  • Les Canadiens de moins de 65 ans, les personnes dont le revenu familial est inférieur à 80 000 $ et les personnes vivant à l'extérieur d'un noyau urbain étaient moins susceptibles de bien maîtriser leur asthme. Les fumeurs actuels et les personnes souffrant d'hypertension étaient aussi moins susceptibles de maîtriser leur asthme.
Tableau 1 : Indicateurs d'asthme mal maîtrisé.
Définition : Pour que l'asthme puisse être défini comme étant « mal maîtrisé », au moins un des indicateurs suivants doit être observé : Pourcentage de personnes souffrant d'asthme « actif »
Symptômes d'asthme ≥4 jours par semaine en moyenne. 21,9 %
Symptômes d'asthme ≥1 nuit par semaine en moyenne. 47,0 %
>1 des activités régulières fortement perturbées par l'asthme. 22,4 %
Utilisation de médicaments de soulagement ≥4 jours par semaine en moyenne. 17,3 %
≥1 visite à la salle d'urgence d'un hôpital en raison de l'asthme au cours des 12 derniers mois. 11,1 %
>1 séjour avec nuitée à l'hôpital en raison de l'asthme. 2,8 %
Asthme mal maîtrisé : un ou l'autre des indicateurs ci-dessus 65,6 %
Tableau 2 : Éléments déclencheurs de l'asthme les plus courants au Canada
Dix principaux déclencheurs de l'asthme déclarés Pourcentage
1. Rhumes ou infections pulmonaires 74,1 %
2. Poussière 68,1 %
3. Fumée du tabac 63,8 %
4. Exercice/activité physique 63,7 %
5. Air froid 57,5 %
6. Pollen 55,3 %
7. Moisissures 51,4 %
8. Humidité 50,2 %
9. Animaux de compagnie à poils ou à plumes (p. ex., chats, chiens, lapins et oiseaux) 49,1 %
10. Pollution de l'air extérieur 46,1 %

Chacun des éléments déclencheurs qui suivent ont été rapportés par 43 % des répondants ou moins : changement de température ou de temps, vapeurs chimiques ou gaz (p. ex., essence, peinture ou nettoyants), parfums ou eau de Cologne, fumées d'un poêle ou d'une fournaise à bois, plumes dans les items tels que les oreillers, les couettes ou les duvets, rire ou pleurer, stress, certains aliments et certains médicaments.

Exposition à la fumée du tabac des personnes ayant reçu un diagnostic d'asthme

Les effets négatifs de la fumée du tabac sur la santé sont bien établisNote de bas de page 3. Chez les personnes atteintes d'asthme, l'exposition à la fumée du tabac, que ce soit de façon directe ou indirecte, peut entraîner ou exacerber un état asthmatique (en plus d'augmenter le risque de cancer et d'autres maladies). Les personnes atteintes d'asthme qui cessent de fumer ou de s'exposer à la fumée secondaire peuvent parvenir à mieux maîtriser leur asthme. L'EPMCC a permis d'observer que parmi les personnes atteintes d'asthme :

  • 14,7 % ont déclaré qu'elles étaient des fumeurs actifs (fumeurs quotidiens ou occasionnels).
  • 26,2 % ont déclaré qu'elles étaient d'anciens fumeurs.
  • 22,6 % ont déclaré que des membres de leur ménage fumaient.
  • Parmi ceux qui ont indiqué qu'un membre de leur ménage fume, 37,5 % ont indiqué qu'un médecin ou un autre professionnel de la santé avaient suggéré aux autres membres de leur ménage de cesser de fumer ou de réduire leur consommation de tabac pour favoriser la maîtrise de leur asthme.

Les soins cliniques sont essentiels pour bien prendre en charge l'asthme

Étant donné que l'asthme est une affection chronique, il est essentiel d'en assurer une surveillance régulière et de se sensibiliser à sa prise en charge pour le maîtriser de façon optimale. L'EPMCC a permis d'observer ce qui suit :

  • 83,8 % des répondants ont déclaré que leurs soins étaient principalement administrés par un médecin de famille ou un omnipraticien.
  • 62,3 % des répondants ont indiqué avoir eu une rencontre ou une discussion avec un médecin de famille ou un omnipraticien au cours des 12 derniers mois.
  • 5,6 % des répondants ont déclaré avoir eu une rencontre ou une discussion avec un éducateur spécialisé en asthme ou en soins respiratoires au sujet de leur affection au cours des 12 derniers mois.
  • 77,8 % des répondants ont affirmé avoir subi un examen de la fonction pulmonaire.
  • 65,2 % des répondants ont affirmé avoir subi des tests d'allergie et, de ce nombre, 89,0 % souffraient d'allergies.
  • Les personnes dont l'asthme est mal maîtrisé étaient plus nombreuses à déclarer avoir reçu de leur professionnel de la santé un plan d'action écrit sur la maîtrise de leur asthme que les personnes dont l'asthme est maîtrisé (14,8 % par rapport à 9,4 %).

Les médicaments jouent un rôle clé dans la prise en charge de l'asthme

Il existe deux principaux types de médicaments pour traiter l'asthme : les médicaments de prévention (ou de contrôle) et les médicaments de secours (ou de soulagement). Les médicaments de prévention doivent être pris tous les jours sur une base régulière ou à certaines périodes de l'année pour réduire l'inflammation des voies respiratoires. Les médicaments de secours doivent quant à eux être pris au besoin - durant une crise d'asthme ou en cas de difficultés respiratoires - ou, parfois, avant de faire de l'exercice ou d'être exposé à des éléments déclencheurs connus, afin d'ouvrir les voies respiratoires.

  • 87,2 % des répondants ont déclaré qu'ils prenaient actuellement des médicaments sur ordonnance pour traiter leur asthme.
  • 58,0 % des répondants ont affirmé avoir pris un médicament de prévention au cours du dernier mois.
  • Les personnes ayant pris un médicament au cours du dernier mois devaient indiquer à quel moment elles l'avaient pris (à noter que les catégories se chevauchent, car les répondants pouvaient sélectionner toutes les options applicables) :
    • 70,9 % des répondants ont déclaré prendre leurs médicaments au bon moment (tous les jours sur une base régulière ou à certains moments de l'année).
    • Dans certains cas, les répondants utilisaient leur médicament de prévention comme s'il s'agissait d'un médicament pour le soulagement des symptômes : 39,4 % ont en effet déclaré prendre leur médicament au mauvais moment (durant une crise d'asthme ou lors de difficultés respiratoires, et avant de faire de l'exercice ou durant toute autre activité pouvant déclencher une crise).
  • 65,3 % des répondants ont affirmé avoir un pris un médicament de soulagement ou de secours au cours du dernier mois.
    • 30,4 % des répondants ont indiqué avoir pris un médicament de soulagement quatre fois ou plus par semaine, ce qui signifie que leur asthme n'est pas bien maîtrisé.
  • Les personnes ayant pris un médicament de soulagement ou de secours au cours du dernier mois devaient indiquer à quel moment elles l'avaient pris (à noter que les catégories se chevauchent, car les répondants pouvaient sélectionner toutes les options applicables) :
    • 86,0 % des répondants ont affirmé prendre leur médicament au bon moment (durant une crise d'asthme ou lors de difficultés respiratoires, et avant de faire de l'exercice ou durant toute autre activité qui pourrait déclencher une crise).
    • Dans certains cas, les répondants utilisaient leur médicament de soulagement comme s'il s'agissait d'un médicament de prévention : 32,1 % ont en effet déclaré prendre leur médicament au mauvais moment (tous les jours sur une base régulière ou à certaines périodes de l'année).

Figure 1 : Que font les Canadiens pour prendre leur asthme en charge?

Équivalent textuel - Figure 1

Schéma présentant les données de l'Enquête sur les personnes ayant une maladie chronique au Canada. Le schéma donne des exemples de la façon dont les Canadiens gèrent leur asthme. Parmi tous les Canadiens souffrant d'asthme, 14,1 pour cent ont affirmé qu'un professionnel de la santé leur a recommandé de consulter un éducateur spécialisé en asthme. De toutes les personnes à qui l'on a recommandé de consulter un éducateur spécialisé en asthme, seulement 17,1 pour cent ont confirmé l'avoir fait.

La réduction de l'exposition aux déclencheurs environnementaux constitue une autre stratégie clé.

  • 35,1 % des répondants ont déclaré qu'un médecin ou un autre professionnel de la santé leur avait recommandé d'apporter des changements à leur environnement à la maison pour mieux prendre en charge leur asthme.

Figure 2 : Changements que les canadiens ont apportés à leur résidence pour gérer leurs asthme

Équivalent textuel - Figure 2

Schéma présentant les résultats de l'Enquête sur les personnes ayant une maladie chronique au Canada. Le schéma montre comment les Canadiens modifient leur domicile pour les aider à gérer leur asthme. Le schéma montre que 29,5 pour cent des répondants ont signalé avoir recouvert leurs oreillers d'une housse antiallergique, que 33,8 pour cent ont signalé avoir recouvert leurs matelas d'une couverture antiallergique, que 32,1 pour cent ont signalé avoir changé les recouvrements de sol, que 25,9 pour cent ont signalé avoir utilisé un purificateur d'air et que 27,6 pour cent ont signalé n'avoir apporté aucun changement.

Chacun des changements suivants a été apporté par moins de 25 % des répondants : installation d'un déshumidificateur, installation d'un climatiseur, remplacement des couvre-fenêtre dans la chambre à coucher, se départir d'un animal de compagnie et changement de source de chauffage.

Les personnes dont l'asthme est mal maîtrisé avaient davantage tendance à affirmer avoir apporté des changements à leurs activités professionnelles, scolaires ou bénévoles que les personnes dont l'asthme est maîtrisé (18,6 % par rapport à 5,6 %).

Le Comité consultatif national de l'immunisation recommande aux personnes asthmatiques de se faire vacciner contre la grippe saisonnière tous les ans (sauf pour quelques exceptions parmi les personnes qui souffrent d'asthme grave ou qui présentent une respiration sifflante active ou récente), car elles présentent un risque élevé de complications causées par la grippeNote de bas de page 4. Parmi les personnes asthmatiques, 68,8 % ont indiqué avoir reçu le vaccin contre la grippe.

Résumé

Malgré l'augmentation de l'adhésion aux stratégies de soins appropriées et la sensibilisation aux éléments déclencheurs des crises d'asthme, deux Canadiens atteints d'asthme actif sur trois ne maîtrisent pas bien leur asthme. Qui plus est, la proportion de personnes asthmatiques dont l'asthme est maîtrisé de façon non optimale a possiblement augmenté au cours des 15 dernières annéesNote de bas de page 5,Note de bas de page 6.

Cette situation n'est pas propre au Canada. En effet, des études révèlent que des taux élevés d'asthme mal maîtrisé ont été observés aux États-Unis et en EuropeNote de bas de page 7,Note de bas de page 8,Note de bas de page 9. Au Canada, la nécessité d'améliorer la prise en charge des patients et l'auto-administration des soins est évidente. À cette fin, la Société canadienne de thoracologie a publié, en mars 2012, une mise à jour des lignes directrices sur le diagnostic et la prise en charge de l'asthmeNote de bas de page 10. L'adoption d'un mode de vie sain, combinée au fait d'éviter les allergènes et les autres éléments déclencheurs de l'asthme, à l'arrêt du tabagisme l'adhérence et à l'observance de la médication sont à la base d'une bonne auto-prise en charge de l'asthme.

Pour des renseignements supplémentaires sur l'asthme, consultez les sites suivants :

Pour plus de renseignements sur l'Enquête sur les personnes ayant une maladie chronique au Canada de 2011, allez à le page de Statistique Canada


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