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Description de l'algorithme pour le dépistage et l'évaluation de la maladie à virus Ebola (MVE) chez les personnes se présentant dans les milieux de soins

Les conseils contenus dans le présent document doivent être lus conjointement avec les lois, les politiques et les règlements fédéraux, provinciaux, territoriaux et locaux pertinents. Les mesures recommandées ne doivent pas être considérées comme des normes rigides, mais bien des principes et des recommandations visant à guider l'élaboration de lignes directrices.

Cet algorithme décrit le processus de dépistage et d'évaluation de la maladie à virus Ebola chez les personnes qui se présentent dans les milieux de soins.

Étape 1 : Évaluation initiale

C'est un point décisif. D'entrée de jeu, il faut se poser les questions suivantes: « Au cours des derniers 21 jours, la personne a-t-elle voyagé ou vécu dans un pays où il y a une transmission intense et à grande échelle d'Ebola OU a-t-elle eu un contact avec une personne faisant l'objet d'une enquête ou soupçonnée d'être atteinte, OU qui est un cas confirmé de la maladie à virus Ebola (y compris au moyen d'une inhumation); ou un contact avec des échantillons de laboratoire provenant de cas soupçonnés ou confirmés d'infection à la maladie à virus Ebola; ou un contact avec des primates, des chauve-souris ou de la viande d'animaux sauvages provenant de régions ou de pays touchés? »

Notez que la Guinée, le Libéria, et la Sierra-Leone sont des pays qui ont été touchés par l'éclosion de la maladie à virus Ebola. Pour les régions touchées présentement, se reporter au site de l'OMS Situation actuelle.

L'expression « personne soupçonnée d'être infectée » fait référence à une personne faisant l'objet d'une enquête, tel que décrit dans le document Définition nationale de cas : maladie à virus Ebola.

Étape 2 :

Si la réponse aux questions à la 1ère étape est NON, il n'y a aucun risque de la maladie à virus Ebola. Par conséquent, l'on doit procéder à l'évaluation habituelle et mettre en œuvre les mesures de prévention et de contrôle des infections conformément aux pratiques de base et précautions additionnelles. Pour ce faire,  il est nécessaire de se reporter au document Pratiques de base et précautions additionnelles visant à prévenir la transmission des infections dans les milieux de soins.

Étape 3 :

Ceci est un point décisif. Si la réponse aux questions de la 1ère étape est OUI, il faut se poser la question suivante : « Le patient a-t-il une fièvre de 38°C ou plus OU présente-t-il au moins un des autres symptômes compatibles à une infection à la maladie à virus Ebola. Ces derniers consistent en fièvre subjective, malaise, myalgie, mal de tête, arthralgie, fatigue, perte d'appétit, rougeur de la conjonctive, mal de gorge, douleurs thoraciques, douleurs abdominales, nausées, vomissements, diarrhée pouvant être accompagnée de sang, hémorragie, éruption érythémateuse maculopapuleuse sur le tronc.

Étape 4 :

Si la réponse à la question mentionnée à l'étape 3 est OUI, la personne fait l'objet d'une enquête ou est soupçonnée d'être atteinte de la maladie à virus Ebola, suivre les recommandations suivantes :

Étape 5 :

Si la réponse à la question de la 3ème étape est NON, veuillez procéder à l'évaluation habituelle et mettre en œuvre les mesures de prévention et de contrôle des infections conformément aux pratiques de base et précautions additionnelles,Se reporter au document Pratiques de base et précautions additionnelles visant à prévenir la transmission des infections dans les milieux de soins.

Avertir les autorités de la santé publique.

Étape 6 :

Point décisif. A ce stade, posez-vous la question suivante : « Le patient doit-il être hospitalisé pour des raisons non reliées avec la maladie à virus Ebola? »

Étape 7 :

Si la réponse à la question de l'étape 6 est NON, suivre les recommandations suivantes :

  • Les autorités de la santé publique doivent être satisfaites de l'état du patient et des dispositions prises pour la surveillance avant le départ du patient de l'établissement.

Étape 8 :

Si la réponse à la question de l'étape 6 est OUI, il est recommandé de procéder comme suit :

  • Informer les services de prévention et de contrôle des infections, les services de Santé et sécurité au travail et le personnel chargé des maladies infectieuses au moment de l'admission.
  • Surveiller et noter la température du patient et les autres symptômes compatibles avec la maladie à virus Ebola, au moins deux fois par jour et ce pendant 21 jours suivant la dernière exposition ou le dernier voyage.
  • Informer les autorités de la santé publique des résultats de la surveillance.
  • Aviser les autorités de la santé publique si le patient doit prendre son congé de l'hôpital avant la fin de la période de surveillance de 21 jours.

Étape 9 :

Si une fièvre ou d'autres symptômes d'une infection à la maladie à virus Ebola apparaissent dans les 21 jours suivant la dernière exposition ou le dernier voyage, cette personne doit être considérée comme une personne faisant l'objet d'une enquête ou soupçonnée d'être atteinte de la maladie à virus Ebola. Dans un tel cas, se reporter à l'Étape 4 pour la continuation de la prise de décision.

Étape 10 :

Si le patient est dans un établissement de soins ambulatoires (à l'extérieur d'un établissement de soins de courte durée) à l'Étape 4, les recommandations suivantes s'appliquent :

  • Ne pas effectuer d'interventions ou de procédures (médicales ou autres) qui pourraient mettre le travailleur de la santé en contact direct avec le sang ou les liquides organiques du patient.  Si un contact direct doit avoir lieu entre le travailleur de la santé et le patient, celui-ci devrait porter l'équipement de protection individuelle conformément aux tableaux 3 ou 4 du document sur les conseils en matière de prévention et contrôle des infections.  Se reporter au document Groupe de travail d'experts en prévention et en contrôle des infections : Conseils relatifs aux mesures de prévention et de contrôle pour la maladie à virus Ebola dans les milieux de soins.
  • L'équipement de protection individuelle recommandé contre la transmission de la maladie à virus Ebola par contact et par gouttelettes comprend ce qui suit (conformément au tableau 3 du document présentant les conseils en matière de prévention et de contrôle des infections) : des gants, une blouse imperméable ou résistante aux liquides, un masque résistant aux liquides (appareil de protection respiratoire pour les interventions médicales pouvant générer des aérosols) avec lunettes de protection ou écran facial. Il n'est pas nécessaire de porter une cagoule recouvrant aussi le cou et des jambières. S'il y a un risque d'exposition au  sang ou à d'autres liquides organiques, il faut se servir de l'équipement de protection individuelle accru.
  • Voici les recommandations relatives à l'équipement de protection individuelle accru pour la protection contre la maladie à virus Ebola (conformément au tableau 4 du document présentant les conseils en matière de prévention et contrôle des infections) : deux paires de gants, des vêtements résistants ou imperméables aux liquides recouvrant tout le corps, soit des jambières, une cagoule recouvrant aussi le cou, une blouse ou une combinaison contre les matières dangereuses, un tablier imperméable, un masque résistant aux liquides (appareil de protection respiratoire pour les interventions médicales pouvant générer des aérosols) avec lunettes de protection ou écran facial. Toute la peau exposée et les vêtements sont recouverts.
  • Communiquer avec les autorités locales de la santé publique ou une autre autorité désignée pour obtenir des directives sur le transfert du patient à l'hôpital désigné pour les patients atteints de la maladie à virus Ebola; suivre les recommandations du  document sur les conseils en matière de prévention et de contrôle des infections. Se reporter au document Groupe de travail d'experts en prévention et en contrôle des infections : Conseils relatifs aux mesures de mesures de prévention et de contrôle pour la maladie à virus Ebola dans les milieux de soins.
  • Communiquer avec les autorités locales de la santé publique ou une autre autorité désignée pour obtenir les directives sur la façon de nettoyer les lieux.
  • On doit aviser les personnes faisant l'objet d'une enquête ou personnes soupçonnées d'être atteintes de la maladie à virus Ebola qui cherchent à obtenir des soins par téléphone de demeurer sur place. On doit conseiller à la personne d'exposer le moins possible les membres de sa famille ou les autres personnes à ses liquides organiques et on doit lui donner le numéro de téléphone des autorités de la santé publique. L'établissement devrait également aviser les autorités de la santé publique. S'il s'agit d'une urgence médicale, l'établissement de soins ambulatoires et le patient doivent téléphoner aux services médicaux d'urgence, les avisant des facteurs de risque liés à la maladie à virus Ebola présentés par le patient. Le personnel portera ainsi l'équipement de protection individuelle approprié lorsqu'il arrivera sur les lieux.

Étape 11 :

Si le patient est dans un milieu hospitalier, les recommandations suivantes s'appliquent :

  • Aviser les services de prévention et de contrôle des infections, de Santé et sécurité au travail, le personnel chargé des maladies infectieuses, de la microbiologie médicale et les autres membres du personnel concerné.
  • Effectuer une évaluation du risque au point de service pour déterminer le risque d'exposition au sang et aux liquides organiques du patient (c'est-à-dire le sang, les matières fécales, les vomissements, l'urine, la salive et la sudation). Les travailleurs de la santé effectuent une évaluation du risque au point de service pour déterminer les mesures de prévention et de contrôle des infections appropriées (par exemple l'utilisation de l'équipement de protection individuelle accru) qui les protégeront de l'exposition à l'infection à la maladie à virus Ebola (par exemple par la projection de gouttelettes de sang ou autres liquides organiques, de sécrétions ou d'excrétions des voies respiratoires ou autres, et par des aiguilles et d'autres objets pointus ou tranchants contaminés).
  • Informer le laboratoire de votre établissement de la présence d'une personne faisant l'objet d'une enquête ou d'une personne soupçonnée d'être atteinte de la maladie à virus Ebola et obtenir des directives précises avant de prélever des échantillons aux fins d'analyse. Établir des protocoles de dépistage de la maladie à virus Ebola, d'autres infections ou des infections coexistantes (par exemple le paludisme et la fièvre typhoïde).
  • En cas de confirmation de la maladie à virus Ebola, communiquer avec les autorités locales de la santé publique afin d'obtenir des conseils sur le transport du patient à l'hôpital désigné pour les personnes atteintes de la maladie à virus Ebola.
  • Demander à un surveillant qualifié d'observer l'utilisation de l'équipement de protection individuelle par le travailleur de la santé et la prestation des soins au patient. Se reporter au document Groupe de travail d'experts en prévention et en contrôle des infections : Conseils relatifs aux mesures de prévention et de contrôle pour la maladie à virus Ebola dans les milieux de soins.
  • Si les résultats du dépistage de la maladie à virus Ebola sont négatifs, informer les autorités de la santé publique si le patient prendra son congé de l'hôpital avant la fin de la période de surveillance de 21 jours.
  • S'il y a lieu, l'hôpital doit aviser l'agent de quarantaine des résultats du test de dépistage de la maladie à virus Ebola avant le congé du patient. Les personnes revenant des pays touchés et  qui sont envoyés à l'hôpital par un agent de quarantaine à partir de points d'entrée sont tenues de se conformer à l'ordonnance intitulée Décret no 2 visant la réduction du risque d'exposition à la maladie à virus Ebola au Canada. Les résultats du dépistage de la maladie à virus Ebola pour ces patients doivent être signalés à l'agent de quarantaine. Si le patient reçoit son congé de l'hôpital avant la période de surveillance de 21 jours, ce dernier doit communiquer avec l'agent de quarantaine pour recevoir des directives de suivi avant de quitter l'hôpital. Veuillez consulter le Document d'orientation - Réduction du risque d'exposition à la maladie à virus Ebola au Canada au moyen de mesures de quarantaine renforcées pour prendre connaissance des exigences obligatoires énoncées dans cette ordonnance.

Étape 12 :

Si l'évaluation du risque au point de service indique un risque accru d'exposition au sang et/ou aux liquides organiques, suivre les recommandations suivantes :

  • Continuer à prendre des précautions contre la transmission par contact et par gouttelettes.
  • Le travailleur de la santé doit se servir de l'équipement de protection individuelle accru tel que décrit au tableau 4 du document sur les conseils en matière de prévention et de contrôle des infections. Voici les recommandations relatives à l'équipement de protection individuelle accru pour la protection contre la maladie à virus Ebola (conformément au tableau 4 du document présentant les conseils en matière de prévention et de contrôle des infections) : deux paires de gants, des vêtements résistants ou imperméables aux liquides recouvrant tout le corps, soit des jambières, une cagoule recouvrant aussi le cou, une blouse ou une combinaison contre les matières dangereuses, un tablier imperméable, un masque résistant aux liquides (appareil de protection respiratoire pour les interventions médicales pouvant générer des aérosols) avec lunettes de protection ou écran facial. Toute la peau exposée et les vêtements sont recouverts.
  • Les interventions médicales pouvant générer des aérosols ne devraient être réalisées qu'en cas de nécessité absolue (par exemple l'intubation); mettre en place des stratégies visant à réduire la production d'aérosols.
  • Se servir de précautions contre la transmission par voie aérienne pendant les interventions médicales pouvant générer des aérosols.

Étape 13 :

Si l'évaluation du risque au point de service indique un risque moins élevé d'exposition au sang ou aux liquides organiques, suivre les recommandations suivantes :

  • Continuer à prendre des précautions contre la transmission par contact et par gouttelettes.
  • Le travailleur de la santé doit se servir de l'équipement de protection individuelle tel que décrit dans le tableau 3 du document sur les conseils en matière de prévention et de contrôle des infections. Plus précisément, l'équipement de protection individuelle recommandé contre la transmission de la maladie à virus Ebola par contact et par gouttelettes comprend (conformément au tableau 3 du document sur les conseils en matière de prévention et de contrôle des infections): des gants, une blouse  imperméable ou résistante aux liquides, un masque résistant aux liquides (appareil de protection respiratoire pour les interventions médicales pouvant générer des aérosols) avec lunettes de protection ou écran facial. Il n'est pas nécessaire de porter une cagoule recouvrant aussi le cou et des jambières. Remarque : S'il y a un risque d'exposition au sang ou à d'autres liquides organiques, il faut se servir de l'équipement de protection individuelle accru.
  • Les interventions médicales pouvant générer des aérosols ne devraient être réalisées qu'en cas de nécessité absolue (par exemple l'intubation); mettre en place des stratégies visant à réduire la production d'aérosols.
  • Se servir des précautions contre la transmission par voie aérienne pendant les interventions médicales pouvant générer des aérosols.